Volcans, une nouvelle technique avec le zircon vous permet de comprendre combien de magma ils peuvent aider

Carte de la région du volcan Nevado de Toluca au Mexique avec l’emplacement des endroits d’où les chercheurs ont prélevé des échantillons de matériaux provenant de l’éruption du volcan lui-même, y compris le zircon. La colonne de droite montre l’histoire éruptive des 1,5 million d’années passées et la division en épisodes éruptifs basée sur la géocronologie. (crédit : DOI : 10.1038/s41467-020-19084-2 | Nature Communications 11, numéro d’article : 5477 (2020))

Une technique permettant de prédire le potentiel éruptif parfois dévastateur des volcans actifs de la Terre a été développée par un groupe de volcanologues de l’Université de Genève (UNIGE). En collaboration avec des collègues de l’université de Heidelberg, en Allemagne, les chercheurs ont utilisé le zircon, un cristal contenu dans les roches volcaniques elles-mêmes, pour calculer la quantité de magma qu’un volcan actif donné pourrait faire éruption.

À cet égard, ils ont testé cette nouvelle méthode sur le volcan Nevado de Toluca au Mexique, un volcan actif qui, selon de nombreux experts, ne sera pas en activité avant plusieurs décennies avant la prochaine éruption puissante. En utilisant la méthode du zircon, les chercheurs ont calculé que jusqu’à 350 kilomètres cubes de magma peuvent être trouvés sous ce volcan. Cette quantité est comparable au volume d’eau de l’ensemble du lac Léman. Une éruption serait donc catastrophique.

Cette méthode pourrait s’avérer très utile si l’on considère qu’au cours du siècle dernier, comme le souligne le communiqué de presse sur le site de l’UNIGE, les volcans caractérisés par les éruptions les plus intenses et les plus dévastatrices ont été ceux qui n’entrent pas fréquemment en éruption et donc ceux qui ne sont généralement pas toujours sous le radar des volcanologues.
Et étant donné que plus de 800 millions de personnes vivent sur les flancs des volcans ou à proximité et sont en danger, il est presque essentiel de pouvoir prédire la quantité de magma et de matériaux qui s’échappent lors des éruptions les plus destructrices.

Pour ce faire, il faut calculer la quantité de magma stockée dans les chambres situées sous les volcans, car cette quantité est inextricablement liée à l’ampleur de l’éruption. Cependant, nous parlons de chambres magmatiques qui sont très souvent situées à plusieurs kilomètres de profondeur, complètement inaccessibles.
C’est précisément pour cette raison que les chercheurs pensent que cette méthode géocronologique avec le zircon, combinée à des techniques de modélisation thermique, peut être très importante pour comprendre le volume de magma contenu dans les chambres situées sous les volcans.

Comme l’explique Gregor Weber, l’un des auteurs de l’étude, ce petit cristal contient de l’uranium et du thorium et la désintégration de ces éléments radioactifs permet aux scientifiques de comprendre le moment où ils ont cristallisé. Si on ajoute à cela le fait que le zircon ne cristallise qu’à une certaine température, on aura un terme de mesure assez précis concernant la vitesse à laquelle le magma se refroidit sous le volcan : “Comme un pot d’eau, plus le pot est grand, plus il faut de temps pour le refroidir. Nous avons analysé les zircons qui sont entrés en éruption au cours du dernier million et demi d’années depuis le Nevado de Toluca, déterminant ainsi l’évolution de la température du magma stocké sous le volcan au fil du temps. Ces informations peuvent être converties en un volume de magma grâce à la modélisation thermique”, explique Weber lui-même.

Maxime Le Moine
Maxime Le Moine
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