Un “super ravageur” qui dévaste les pommes de terre dans le monde entier a acquis une résistance aux pesticides en quelques années seulement.

Leptinotarsa decemlineata (crédit : Jose Luis Cernadas Iglesias, CC BY 2.0, Wikimedia Commons)

Leptinotarsa decemlineata est le nom scientifique du “super ravageur” qui est devenu un problème croissant pour les cultures de pommes de terre dans le monde entier. Il est également connu sous le nom de “doryphore de la pomme de terre” ou de “scarabée de la pomme de terre” et appartient à la famille des Chrysomélidés.

Elle a accompli un énorme exploit

Une nouvelle étude approuvée retrace le parcours évolutif de ce coléoptère et conclut qu’il a réalisé un énorme exploit : plusieurs populations aux États-Unis, grâce notamment au fait qu’elles ont été en contact avec des pesticides de différentes sortes, ont développé, en un temps relativement court au niveau évolutif, une résistance telle qu’elle échappe à pratiquement toutes les techniques de contre-mesure mises en œuvre par l’homme.
Des chercheurs ont analysé l’arsenal de gènes de résistance de ce ravageur, confirmant que la lutte contre les nuisibles sera à l’avenir de plus en plus difficile et indépendante des insecticides mis au point.

Doryphore de la pomme de terre

Comme l’explique Sean Schoville, le doryphore de la pomme de terre a été l’un des premiers à être traité avec des produits chimiques et a été l’un des insectes qui a le mieux réussi, au cours de son évolution, à échapper à ces attaques. M. Schoville, qui est professeur d’entomologie à l’université du Wisconsin-Madison, a collaboré avec des collègues d’autres institutions pour produire une nouvelle étude qui a ensuite été publiée dans Molecular Biology and Evolution.

Diverses populations régionales aux États-Unis

Les chercheurs ont séquencé pour la première fois le génome complet de ce coléoptère en 2018 et l’étudient depuis, en se concentrant également sur les différentes populations régionales présentes aux États-Unis. Ils espèrent ainsi retracer l’histoire de l’évolution de ce parasite.
Certains groupes régionaux semblent avoir évolué si rapidement qu’ils ont développé en quelques années des gènes capables de vaincre pratiquement tous les types d’insecticides.

Évolution répétée

“Ce qui est intéressant, c’est que différentes populations modifient différentes parties de gènes ou différents gènes dans la même voie”, explique Schoville. C’est ce qu’on appelle l'”évolution répétée”, un phénomène inquiétant qui pourrait également se reproduire chez d’autres types d’insectes nuisibles et ainsi mettre à genoux d’autres types de cultures que la pomme de terre.

L’évolution n’est peut-être pas si lente parfois

En outre, cette étude montre que l’évolution n’est parfois pas si lente : un ravageur peut acquérir une résistance à un ou plusieurs pesticides en l’espace de quelques années, une information qui ne sera certainement pas appréciée par les agriculteurs.

Maxime Le Moine
Maxime Le Moine
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