Les biologistes marins sont toujours à la recherche de requins marcheurs, des espèces de requins tropicaux qui utilisent leurs ailerons d’une manière particulière pour se déplacer et presque « marcher » sur le fond marin, même dans des situations où il n’y a pas d’eau, comme à marée basse. Ils se déplacent pratiquement sur terre ou presque. Bien qu’ils fassent partie du grand groupe des requins, ces poissons tropicaux, que l’on trouve principalement au large de la Nouvelle-Guinée et du nord de l’Australie, ne sont vraiment inquiétants que pour les petits poissons et les invertébrés.
Décrits pour la première fois il y a quelques années seulement dans une étude réalisée par des chercheurs de différents instituts internationaux, ces requins sont des prédateurs des récifs coralliens et agissent principalement lors des marées basses. L’une des espèces les plus connues est Hemiscyllium halmahera, une espèce de requin-bambou d’Indonésie. Cette espèce a été décrite à partir de l’analyse de spécimens trouvés au large de l’île de Ternate en 2013, une île proche de l’île d’Halmahera, plus connue et plus grande. Comme plusieurs autres espèces, ces requins utilisent leurs nageoires pectorales pour se déplacer au fond de l’océan d’une manière très particulière.
Ils sont très résistants dans les milieux marins à très faible teneur en oxygène, et le fait qu’ils se déplacent sur les fonds marins leur donne un avantage certain sur leurs proies, notamment les petits crustacés et les mollusques, mais aussi sur leurs prédateurs qui fréquentent les zones plus élevées. Selon les scientifiques, il existe de nombreuses espèces de requins « errants » qui n’ont pas encore été découvertes, mais le fait qu’ils fréquentent principalement les fonds marins n’est pas un argument en leur faveur.
Il arrive cependant que la marée change et que certains spécimens se retrouvent « piégés » dans des bassins peu profonds ou même sans eau. C’est l’une des raisons pour lesquelles ces espèces ont évolué pour supporter des environnements avec peu d’oxygène. De la même manière qu’ils se retrouvent piégés à marée basse et que les niveaux d’oxygène deviennent de plus en plus bas, ces requins peuvent en effet résister assez facilement sans oxygène, ou en tout cas avec des niveaux très bas, même pendant 1 à 2 heures, en continuant à se déplacer sur le fond marin avec pratiquement pas d’eau.