La guerre nucléaire aurait également des effets dévastateurs sur les mers et les pêcheries

Crédit : Gerd Altmann, Pixabay, 2621291

Parmi les effets néfastes qu’une guerre nucléaire pourrait avoir sur le globe, il y aurait également le “déclenchement” d’une nouvelle et puissante version du phénomène El Niño avec des conséquences sans précédent sur l’océan Pacifique équatorial, qui subirait une surchauffe entraînant de lourdes répercussions sur des écosystèmes entiers.
C’est ce que nous dit une nouvelle étude publiée sur Communications Earth &amp ; Environment, qui contredit donc l’idée selon laquelle, après une guerre nucléaire mondiale et après que l’agriculture sur de vastes étendues ne pourrait plus être possible, il pourrait être utile de se tourner vers la pêche pour remplacer les produits manquants de l’agriculture.

Une guerre nucléaire, selon les spécialistes, provoquerait en effet des processus climatiques induits par le phénomène El Niño qui sont pratiquement sans précédent, en particulier dans la zone marine de l’océan Pacifique équatorial. La surchauffe qui s’ensuivrait réduirait les populations d’algues de 40 %, ce qui, à son tour, réduirait la présence de poissons et donc les résultats de la pêche.
“Dans nos simulations informatiques, nous constatons une réduction de 40 % de la biomasse de phytoplancton (algues) dans le Pacifique équatorial, ce qui aurait probablement des effets en aval sur les organismes marins plus grands que les gens consomment”, explique Joshua Coupe, chercheur au département des sciences de l’environnement de l’école des sciences environnementales et biologiques de l’université Rutgers au Nouveau-Brunswick, auteur principal de l’étude.

L’étude fait suite à diverses recherches qui ont montré qu’à la suite d’une guerre nucléaire mondiale, il pourrait y avoir un refroidissement mondial similaire qui conduirait à l’impossibilité de pratiquer l’agriculture sur de vastes zones de la planète. Certains avaient suggéré qu’à la suite de tels événements, l’énergie pourrait être dépensée principalement pour la pêche afin de nourrir les populations, du moins dans les régions du monde les plus touchées par les effets nucléaires.
Cette étude change donc la donne et montre un scénario cauchemardesque pour les mers également.

Les chercheurs ont pris en considération différents scénarios “atomiques” dont ceux relatifs à un éventuel conflit entre la Russie et les Etats-Unis ou entre l’Inde et le Pakistan. Les millions de tonnes de suie que les bombardements produiraient se déverseraient dans la haute atmosphère et bloqueraient la lumière du Soleil, chose qui changerait le climat terrestre.
Cependant, les scientifiques ont découvert qu’il déclencherait également un événement très similaire à ce que l’on appelle “El Niño” qui, selon les modèles, durerait jusqu’à sept ans.

Ce “El Niño nucléaire” interromprait les précipitations dans de vastes zones entre les océans Indien et Pacifique et les autres mers environnantes, et, surtout, interromprait la montée des eaux plus profondes et plus froides le long de l’équateur de l’océan Pacifique.
Cela entraînerait un déplacement vers les zones de surface marines d’éléments nutritifs importants, notamment le phytoplancton, et produirait des répercussions très lourdes sur les écosystèmes marins, sur les poissons.

Maxime Le Moine
Maxime Le Moine
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