La femelle d’une espèce de mante religieuse cannibalise le mâle avant l’accouplement : elle n’en a pas besoin

Male of Miomantis caffra (domaine public, auteur : Richard001, commons)

De nombreuses espèces de mantes religieuses ont un mode d’accouplement assez particulier qui, dans 60% des cas, se termine par la consommation du mâle par la femelle avant même le début de l’acte lui-même. C’est la raison pour laquelle les mâles choisissent généralement la femelle avec laquelle ils s’accouplent avec un soin extrême et, bien souvent, ils distraient la femelle en la surprenant ou en lui faisant trouver un casse-croûte juste avant le début de l’accouplement, juste pour la distraire et lui éviter la faim.

Une nouvelle étude parue dans la revue Biology Letters prend en compte cette caractéristique, appelée “cannibalisme sexuel prénuptial”, qui est très prononcée chez une espèce de mante religieuse, la Miomantis caffra, originaire d’Afrique australe mais également répandue en Nouvelle-Zélande et dans diverses régions d’Europe du Sud et de Californie.
Chez cette espèce, cela va encore plus loin : avant de s’accoupler, les deux parties entrent dans un véritable conflit physique avec une violente bagarre entre le mâle et la femelle, un affrontement dans lequel chacun tente d’être le premier à saisir l’autre avec ses pattes antérieures rapacieuses et puissantes.

Si ce sont les mâles qui réussissent à effectuer la prise, ils ne tuent pas les femelles, ils les blessent avec leurs membres antérieurs, ce qui leur fait perdre de l’hémolymphe et les rend ainsi plus faibles et plus aptes à accepter l’accouplement lui-même.
Si ce sont les femelles qui gagnent ce combat, elles mangent le mâle, acquérant ainsi des nutriments importants. Le fait est que les femelles n’ont pas besoin de s’accoupler pour se reproduire : elles peuvent en fait se reproduire de manière asexuée, produisant de véritables clones d’elles-mêmes si elles ne parviennent pas à s’accoupler.

Mais la question se pose maintenant, comme le rapporte à l’AFP l’auteur principal de l’étude, Nathan Burke, entomologiste à l’Université d’Auckland, expert en accouplement entre mantes : si la femelle peut se reproduire seule et n’a pas besoin du mâle, pourquoi le mâle existe-t-il encore dans cette espèce ? C’est précisément pour cette raison que le chercheur poursuit l’étude de cette espèce, peut-être pour acquérir d’autres informations importantes qui peuvent donner une réponse à cette question.

Maxime Le Moine
Maxime Le Moine
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