Découverte d’une étrange supernova à “chocs inversés” : une partie du gaz semble s’écouler en sens inverse.

La nébuleuse Cassiopée A (crédit : [2201.08911] La dynamique du choc avant et arrière de Cassiopée A (arXiv:2201.08911) )

Une supernova à “chocs inversés”, c’est ce qu’ont découvert des astronomes après avoir analysé des images de rayons X prises par le télescope spatial Chandra X-ray Observatory de la NASA. L’étrangeté réside dans le fait que l’onde de choc de l’explosion stellaire, qui s’accélère à des vitesses différentes, a une section qui va en arrière, revenant pratiquement vers l’origine même de l’explosion.

Supernova

Une supernova peut être définie comme l’une des plus grandes explosions qui puissent se produire dans le cosmos. Elle se produit à la fin de la vie de certains types d’étoiles qui, ayant atteint une certaine limite, produisent une énorme explosion. Comme pour toute explosion, les matériaux et les gaz qui s’échappent du point de l’explosion ont tendance à s’éloigner.
Dans ce cas, les chercheurs ont découvert que, du moins pour certains matériaux, une chose contre-intuitive peut se produire.

Nébuleuse Cassiopée A

Des chercheurs ont analysé la nébuleuse Cassiopée A. Composée principalement de gaz, cette nébuleuse a été produite par une supernova qui s’est produite à environ 11 000 années-lumière de la Terre. En fait, c’est l’un des restes de supernova les plus proches de nous.
Les chercheurs ont calculé que la nébuleuse fait environ 16 années-lumière de diamètre et qu’elle est essentiellement composée d’hydrogène. L’onde de choc de l’explosion se propage encore dans l’espace entourant le point d’origine de l’explosion. Selon les modèles théoriques, cette même onde de choc devrait s’étendre dans l’espace environnant de manière uniforme.

Une partie de l’onde de choc va dans la “mauvaise” direction.

Cependant, les chercheurs ont découvert qu’une partie de l’onde de choc, située dans sa région occidentale, semble aller dans la “mauvaise” direction, comme l’explique à WordsSideKick.com Jacco Vink, astronome à l’université d’Amsterdam qui a réalisé la nouvelle étude. Alors qu’une partie de la région de l’onde de choc continue de s’étendre vers l’extérieur, loin de l’épicentre de l’explosion, une autre partie de la région de l’onde de choc “recule” plus près de l’épicentre.

Nébuleuse constituée de deux “coquilles”, une intérieure et une extérieure

Les chercheurs ont découvert que la nébuleuse en expansion est composée de deux bandes de gaz, l’une agissant comme une enveloppe interne et l’autre comme une enveloppe externe. Ces deux sections semblent se déplacer à la même vitesse en s’éloignant de l’épicentre, à l’exception d’une petite partie, située dans la région occidentale de la nébuleuse. Dans cette région particulière, les deux “coquilles” semblent aller dans des directions opposées : la coquille extérieure tend à s’éloigner de l’épicentre, la coquille intérieure à s’en rapprocher.
Ce “choc inverse” est produit par une masse de gaz qui recule, se rapprochant de l’épicentre, à une vitesse de 6,9 millions de kilomètres par heure. Cette vitesse est égale à 1/3 de la vitesse moyenne du reste de la nébuleuse, qui se propage vers l’extérieur.

L’hypothèse : une accumulation anormale de pression.

Les chercheurs ont naturellement formulé certaines hypothèses. La partie qui “recule” peut avoir rencontré une augmentation anormale de la pression qui repousse le gaz.
Quoi qu’il en soit, cette onde de choc irrégulière montre que les modèles que les astronomes ont formulés à propos de l’expansion des nébuleuses et en général des ondes de choc produites par les supernovas doivent peut-être être corrigés, du moins pour ce type.

Maxime Le Moine
Maxime Le Moine
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