Un nouveau médicament qui pourrait contrecarrer les effets de l’infection par le coronavirus SRAS-CoV-2 sur le corps humain a été mis au point par une équipe de chercheurs du département de biologie cellulaire de l’université de Malaga (UMA) et du centre andalou de nanomédecine et de biotechnologie (BIONAND).
Le nouveau médicament, l’acide 4-phénylbutyrique (4-PBA), peut moduler la réponse inflammatoire produite par l’organisme lui-même lorsqu’il est infecté par COVID-19. Le projet a été financé par le gouvernement d’Andalousie avec une possibilité de renouvellement de trois ans si les résultats continuent d’être favorables pendant les essais. Entre-temps, les premiers résultats ont déjà été publiés sur Cytokines et facteurs de croissance.
Lorsque le corps humain infecté par le virus COVID-19 déclenche un processus inflammatoire qui voit une libération plus ou moins incontrôlée mais toujours excessive de cytokines. Les cytokines sont des molécules qui devraient défendre l’organisme lui-même, mais lorsqu’elles sont libérées en trop grande quantité, des résultats inattendus peuvent se produire, comme l’hyperperméabilité vasculaire et la défaillance de plusieurs organes.
C’est précisément pour cette raison que nous parlons de cytokines « tempête », car elles provoquent une inflammation contrôlée, comme l’explique Iván Durán, un chercheur de l’UMA qui dirige l’équipe d’étude avec Fabiana Csukasi.
Selon les chercheurs, le médicament 4-PB, qui a déjà été cliniquement approuvé pour d’autres maladies, pourrait moduler ce stress cellulaire : « Nos résultats préliminaires menés sur des modèles animaux ont montré que le 4-PBA freine complètement la mortalité due à l’insuffisance respiratoire provoquée par le stress cellulaire », explique M. Durán.
En outre, ce médicament pourrait être testé plus efficacement sur les patients qui souffrent déjà de maladies liées au stress cellulaire, notamment le diabète, les maladies cardiovasculaires ou certaines maladies pro-inflammatoires. Pour ces personnes, la « tempête » de cytokines peut devenir encore plus sévère et donc les effets de COVID-19 encore plus graves.
Les chercheurs poursuivent cependant leurs études et prévoient de mener des expériences in vitro e in vivo pour comprendre l’efficacité réelle de ce médicament pour contrer l’infection causée par le nouveau coronavirus SRAS-CoV-2 sur le corps humain.