Pour se nourrir de la très convoitée sève du xylème, un fluide présent à l’intérieur des plantes, Philaenus spumarius, une espèce de crachoir de la famille des Auchenorrhyncha, doit sucer avec une force qui doit être équivalente à celle d’un être humain s’il parvient à aspirer dans une paille de 100 mètres de long.
C’est un véritable exploit, seulement improbable en apparence, que ces insectes réalisent afin de se nourrir des composés nutritifs présents dans cette sève.
Cette force est due au fait que ce fluide à l’intérieur des plantes est non seulement difficile à extraire mais qu’il est soumis à des pressions négatives, pressions qui peuvent être comparées à celles du vide. L’aspiration de la sève devient donc encore plus difficile.
Pour vérifier si ce fluide est réellement soumis à des pressions négatives, les chercheurs ont effectué des tests biomécaniques qui ont confirmé que le fluide, lorsqu’il circule à l’intérieur des plantes, peut produire des pressions négatives supérieures à un mégapascal.
Le scepticisme quant aux mesures effectuées sur la pression exercée par ce fluide à l’intérieur des plantes était grand car plusieurs insectes peuvent l’aspirer en dépassant la force d’un mégapascal. À titre de comparaison, comme l’explique Science News, les éléphants peuvent produire un niveau de pression négative de seulement 0,02 mégapascal avec leur trompe.
Grâce à des expériences, les chercheurs ont découvert que les cigales peuvent produire une pression négative comprise entre 1,06 et 1,57 mégapascal. Ils y parviennent en augmentant de 50 à 85 % leur taux métabolique lorsqu’ils sucent des plantes.
A ce stade, on pourrait penser que la production d’une telle force ne serait pas rentable par rapport à l’approvisionnement en énergie qui peut être obtenu à partir du fluide de la plante. Il est très probable que le fluide contienne des nutriments spécifiques dont ces insectes ont absolument besoin et que le gain d’énergie à la fin de l’opération soit donc certainement positif.