Les syndicats allemands s’en prennent à Musk : “Soutien au travail intelligent”.

Les syndicats allemands se moquent de l’ultimatum d’Elon Musk sur le smart working et de l’exigence de retour au travail en présence d’au moins 40 heures par semaine ou de quitter l’entreprise : ” Quiconque n’est pas d’accord avec ces exigences unilatérales et veut s’y opposer a le pouvoir des syndicats derrière lui en Allemagne, comme le prévoit la loi “, a expliqué Birgit Dietze, leader de l’association IG Metall dans le Brandebourg-Saxe.

Le syndicat IG Metall, très puissant dans le Land allemand où se trouve l’usine de Tesla, fait donc appel aux quelque 4 000 employés allemands de Tesla, qui devraient bientôt devenir 12 000. Et il montre à Musk que les relations avec les entreprises et les travailleurs en Allemagne sont très différentes de celles des autres pays du monde. Il suffit de dire que les employés de l’usine Tesla de Gruenheide, en Allemagne, ont déjà élu 19 représentants syndicaux lors de la première réunion du comité d’entreprise en février dernier. Pour comprendre l’argument, savez-vous combien de représentants syndicaux il y a dans toutes les autres usines Tesla aux États-Unis ? Aucun. Zéro. C’est pourquoi Musk s’est fermement opposé à ce choix de ses employés allemands en février dernier.

Mais cela ne suffit pas. Les travailleurs allemands sont habitués à recevoir de riches primes de fin d’année si les ventes de voitures sont florissantes (chez Volkswagen, il y a eu des primes allant jusqu’à 10 000 euros) et ces primes sont souvent discutées dans les accords syndicaux. Cependant, ce sujet n’a jamais été abordé chez Tesla. De plus, les ouvriers allemands de l’automobile n’ont jamais interagi directement avec un PDG : il n’y a jamais eu de PDG d’un constructeur automobile qui se soit adressé directement aux ouvriers (dans le cas de Musk, en les accusant d’être paresseux…).

Il est vrai qu’en Allemagne, aucune loi ne consacre le droit de travailler à domicile, mais le ministère du travail élabore des politiques visant à accroître la flexibilité pour les travailleurs. Et ce n’est pas un hasard si de nombreuses entreprises, dont des constructeurs automobiles, ont déjà adopté des modèles de travail hybrides à la suite de la pandémie de coronavirus qui a contraint les entreprises à faire travailler leur personnel à domicile.

La réaction du concours a également été sévère : “Nous avons une vision fondamentalement différente de la création d’un environnement de travail attrayant et nous nous concentrons sur l’autonomisation et la responsabilité personnelle de nos équipes afin d’équilibrer la relation entre le travail mobile et le travail en personne”, a expliqué Gunnar Kilian, membre du conseil d’administration de Volkswagen responsable des ressources humaines. Une version soutenue publiquement par BMW et Mercedes : “Le travail hybride”, a expliqué un porte-parole de l’entreprise de Stuttgart, “est le modèle de travail du futur… différentes formes sont possibles, de la présence totale au travail à distance prédominant”.

(reuters)

Pour Musk, la gestion de sa gigafactory berlinoise devient chaque jour plus compliquée. Mais ce n’est pas le seul problème pour l’homme le plus riche du monde : la journée Tesla AI a été reportée au 30 septembre, “car d’ici là, nous aurons peut-être un prototype Optimus fonctionnel”, a écrit M. Musk sur Twitter, près de deux semaines après avoir annoncé la date du 19 août.

La journée Tesla AI est repoussée au 30 septembre, car il est possible qu’un prototype d’Optimus fonctionne d’ici là.

– Elon Musk (@elonmusk) 3 juin 2022

Optimus est un robot humanoïde sur lequel Tesla travaille depuis un certain temps : “Il pourrait répondre aux pénuries mondiales de main-d’œuvre”, expliquait Musk en janvier dernier, “et à court terme, il pourrait être capable de transporter des objets dans une usine”. Il est clair qu’avec une controverse aussi vive avec les syndicats allemands, Musk ne peut se permettre aucun faux pas dans le lancement d’un robot qui, dans une usine, pourrait modifier l’équilibre de la division du travail.

Aujourd’hui encore, Musk a déclaré qu’il avait un “très mauvais pressentiment” concernant l’économie et que Tesla devait réduire son personnel d’environ 10 %. Et “suspendez toutes les embauches dans le monde entier”.

Maxime Le Moine
Maxime Le Moine
Grand amateur et passionné de technologie, j'ai un faible pour les machines en tout genre. Je vous partage les nouveautés tech pour vous permettre de vous garder à jour dans l'évolution qui ne s'arrête jamais!

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