I toLa Terre pourrait être considérée comme une entité intelligente à part entière selon une étude intéressante proposée dans le Journal of Astrobiology. Il s’agit du concept, qui n’est pas si nouveau, selon lequel la biosphère, c’est-à-dire l’ensemble des formes de vie présentes sur Terre, peut en venir à représenter un esprit collectif.
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Une planète peut-elle avoir un esprit propre ?
Les chercheurs à l’origine de cette nouvelle étude posent la question suivante : si la vie sur une planète peut modifier la planète elle-même, celle-ci pourrait-elle avoir un esprit propre ?
Les chercheurs, issus d’instituts américains, proposent une “expérience de pensée” fondée sur les dernières connaissances scientifiques concernant notre planète et la manière dont la vie peut la modifier. Ils proposent notamment le concept d'”intelligence planétaire”, l’idée que l’activité cognitive pourrait exister à l’échelle de la planète.
Les quatre phases
“Si nous espérons un jour survivre en tant qu’espèce, nous devons utiliser notre intelligence pour le plus grand bien de la planète”, explique Adam Frank, professeur de physique et d’astronomie à l’université de Rochester, l’un des auteurs de l’étude.
Les chercheurs proposent quatre étapes qui se déroulent du passé vers un futur possible pour arriver à la conclusion que l’intelligence planétaire pourrait être une caractéristique non seulement de la Terre mais aussi de toute autre planète de la galaxie sur laquelle la vie a évolué.
La première phase
La première phase, celle de la biosphère immature, concerne la Terre primitive, il y a des milliards d’années. Nous parlons d’une planète sur laquelle la vie était essentiellement représentée par des microbes et sur laquelle la végétation n’était pas encore apparue. Au cours de cette phase, la vie n’avait aucune influence sur l’atmosphère terrestre et sur d’autres caractéristiques physiques telles que l’hydrosphère.
La deuxième phase
La deuxième phase, celle de la biosphère mature, s’est déroulée sur Terre entre 2,5 et 540 millions d’années. Pendant cette période, la végétation et la photosynthèse associée se sont développées. L’oxygène a commencé à s’accumuler dans l’atmosphère et la couche d’ozone est apparue. Au cours de cette phase, la vie a commencé à exercer une influence assez forte sur la Terre, et a même augmenté son habitabilité et sa stabilité pour la vie elle-même.
La troisième phase
La troisième phase, celle de la techno-sphère immature, est essentiellement ce que nous voyons aujourd’hui. Une forme de vie, celle des êtres humains, a créé un système interconnecté pour sa subsistance, pour la communication, pour le transport et à d’autres fins. Il s’agit d’une technosphère immature car, comme l’expliquent les chercheurs, elle tire l’énergie dont elle a besoin d’une manière telle qu’elle travaille contre elle-même à long terme (pensez à l’utilisation massive de combustibles fossiles).
La quatrième phase
Puis il y a la quatrième phase, celle de la technosphère mature, essentiellement notre futur possible. Dans cette phase, la technologie pourrait être utilisée de manière à ce que les êtres humains ne soient pas les seuls à en bénéficier, mais aussi la Terre elle-même. Par exemple, des formes d’énergie telles que l’énergie solaire, si elles étaient utilisées de manière massive et globale, n’endommageraient plus la biosphère. Pendant cette phase, la technosphère et la biosphère peuvent s’épanouir en parallèle.
Selon les chercheurs, si nous avons une chance de découvrir des civilisations extraterrestres technologiques, nous tomberons probablement sur des civilisations qui ne se sont pas auto-annihilées. Cela signifie que ces civilisations doivent avoir atteint un niveau de véritable intelligence planétaire (le quatrième niveau), comme Frank l’explique lui-même.
Pour l’instant, l’humanité n’est pas encore à ce niveau, explique le scientifique : comme nous ne sommes pas encore capables de réagir collectivement dans l’intérêt de la planète, il y a une intelligence sur Terre mais ce n’est pas encore une intelligence planétaire.
