Chirurgie réfractive : dans l’optique de mieux voir

Depuis l’Antiquité, l’homme s’est affairé à expérimenter des techniques pour corriger les troubles de la vision ou soigner les maladies oculaires. Si les premiers verres correcteurs remontent au Moyen-Âge, c’est le 20ème siècle qui signera la plus remarquable prouesse : opérer les yeux pour perfectionner de façon définitive la vue des patients. Les chirurgies oculaires, qui ont soulevé à leurs débuts des craintes légitimes, se sont désormais démocratisées. Parmi elles, la chirurgie réfractive, qui corrige les défauts visuels comme la myopie, a déjà convaincu 35 millions de patients dans le monde et 200 000 français y ont recours chaque année. Un succès qui s’explique par des opérations parfaitement maîtrisées aux effets secondaires limités et aux complications rares.

Histoire d’une prouesse

Les années 1930 ne sont pas celles dont les ophtalmologues préféreront se souvenir. C’est durant cette décennie que le médecin Japonais Tsutomu Sato imagine le premier de modifier la forme de la cornée et réalise les premières interventions. Elles furent hélas hasardeuses et les résultats se révélèrent catastrophiques. Toutefois, Sato avait posé des bases ensuite reprises et perfectionnées par le chirurgien ophtalmologue soviétique Sviatoslav Fiodorov dans les années 1970 : celui-ci mettra ainsi au point la première chirurgie réfractive fiable et la hissera au rang de discipline.

Révolution laser

On entend par chirurgie réfractive un ensemble de techniques permettant de corriger les anomalies de la réfractation oculaire, qui induisent la myopie, l’astigmatisme, l’hypermétropie ou encore la presbytie. Ainsi, la chirurgie réfractive vise à corriger chirurgicalement les troubles de la vision.
Ces méthodes connaîtront une véritable révolution dans les années 1980 avec l’introduction du laser, capable de sculpter la cornée avec une précision au micron près : ainsi naîtra la PKR, pour PhotoKératectomie à visée Réfractive, qui est toujours l’une des plus utilisées.

Des avancées constantes

Le laser permettra également au médecin Colombien José Barraquer de perfectionner sa technique de découpe de la cornée baptisée Lasik. Elle évoluera de façon spectaculaire, tout comme la PKR, avec l’arrivée dans les années 1990 du laser Femtoseconde, dont la durée des impulsions est de l’ordre d’un milliardième de millionième de secondes. Le Lasik reste également l’une des chirurgies réfractives les plus pratiquées de nos jours.

Une nouvelle génération technologique nommée SMILE (SMall Incision Lenticule Extraction) verra le jour au début des années 2000. Elle permet d’effectuer une correction 100% laser du défaut de vision, sans ouvrir la cornée comme avec le Lasik, ni en retirer la couche superficielle comme avec la technique PKR. Depuis son apparition, 2 millions d’interventions ont été réalisées.

Lunettes et lentilles, c’est fini

La chirurgie réfractive fait partie des opérations de chirurgie oculaire les plus pratiquées, juste après la chirurgie de la cataracte. Le taux de satisfaction dans la population générale est estimé à 95 %.

Pour qui ?

La myopie est le défaut visuel le plus corrigé par la chirurgie, mais les astigmates et hypermétropes peuvent également y avoir recours, afin de s’affranchir de la contrainte d’une correction optique comme les lunettes ou les lentilles. Les 95% de patients s’estimant satisfaits des résultats indiquant également qu’ils recommanderaient l’opération à leurs proches. Ces dernières années ont vu de nets progrès s’accomplir dans le traitement chirurgical de la presbytie, par modelage de la cornée afin de la rendre multifocale et par accroissement de la profondeur de champ.

Le principe

La chirurgie réfractive consiste principalement à modifier la forme de la cornée afin d’ajuster la formation de l’image sur la rétine. Schématiquement, une cornée de myope devra être rendue plus plate, et à l’inverse une cornée d’hypermétrope sera remodelée pour être plus bombée. Pour un astigmate, il s’agira de rendre la cornée plus sphérique afin de gagner en régularité.

Il est également possible de procéder en introduisant dans l’œil un implant synthétique : pour un myope ou un hypermétrope, on parle d’implantation monofocale, pour un presbyte d’implantation multifocale, et pour un astigmate d’implantation torique.

Les techniques

La chirurgie cornéenne (laser Excimer, PKR, Lasik ou SMILE) est recommandée pour les myopies faibles à moyennes, l’astigmatisme modéré, et les hypermétropies faibles à modérées.

La chirurgie intraoculaire, celle qui consiste à introduire un implant, va concerner les myopies et hypermétropies fortes, associées ou non à un astigmatisme modéré à fort, ainsi que la presbytie avancée.

Le coût

Ces interventions doivent être réalisées par un médecin ophtalmologue expérimenté. Pour traiter les deux yeux par chirurgie au laser, le coût estimé se situe entre 1700 et 3000 € selon le type de correction et la technique employées. Considérées comme des opérations de confort car elles sont une alternative au port de lunettes ou de lentilles, elles ne sont pas remboursées par l’Assurance Maladie, mais sont toutefois susceptibles d’être prises en charges par certaines mutuelles complémentaires.

Maxime Le Moine
Maxime Le Moine
Grand amateur et passionné de technologie, j'ai un faible pour les machines en tout genre. Je vous partage les nouveautés tech pour vous permettre de vous garder à jour dans l'évolution qui ne s'arrête jamais!

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