Ajouter du fer dans les mers pour “séquestrer” le dioxyde de carbone : proposition d’un scientifique

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Une proposition inhabituelle de “géo-ingénierie” marine visant à absorber davantage de dioxyde de carbone et à débarrasser ainsi l’atmosphère de ce “fardeau” est proposée par un radiochimiste marin de la Woods Hole Oceanographic Institution, Ken Buesseler.

Effets de la fertilisation en fer dans les océans

Après avoir étudié les effets de la fertilisation en fer dans les océans de différentes régions du monde, les chercheurs sont parvenus à la conclusion que l’introduction de cet élément peut gravement modifier le flux de carbone dans les océans profonds, ce qui peut, à son tour, contribuer au piégeage du dioxyde de carbone dans les mers. Au cours de ces années, l’équipe a découvert que les proliférations de phytoplancton (tous les organismes photosynthétiques qui font partie du plancton) sont en quelque sorte “aidées” par le fer dans l’extraction du dioxyde de carbone de l’atmosphère.

Augmentation des quantités de phytoplancton dans les océans

La différence entre aujourd’hui et il y a 20 ans, c’est-à-dire lorsque l’équipe a découvert ce phénomène ou en tout cas commencé à l’analyser scientifiquement, réside dans le fait qu’aujourd’hui la crise climatique est beaucoup plus présente dans le discours public et donc qu’une telle solution devrait au moins être explorée en profondeur. Dans le passé déjà, certains chercheurs avaient proposé d’augmenter les quantités de phytoplancton dans les océans, précisément pour obtenir cet effet d’absorption du dioxyde de carbone. Cependant, le phytoplancton lui-même se développe dans les zones où il y a plus de fer. Cela signifie que si l’on ajoute du fer aux océans, ou du moins à certaines parties des océans du monde, on pourrait obtenir plus de phytoplancton et donc absorber plus de dioxyde de carbone.

Jusqu’à une gigatonne de dioxyde de carbone par an pourrait être séquestrée

Les chercheurs ont également effectué quelques calculs : jusqu’à une gigatonne de dioxyde de carbone pourrait être séquestrée par an grâce à cette méthode, une estimation que M. Buesseler lui-même juge “prudente”. Et les effets sur le biosystème marin ? Selon le scientifique, il y en aura : certains types de plantes marines et certaines espèces animales changeront, mais cela, explique le scientifique, se produit déjà en raison des changements d’acidité et de température de l’eau. L’introduction même du fer dans les mers pourrait être mise en œuvre de manière très simple, et donc peu coûteuse : des bateaux spéciaux déverseraient le fer dans des régions soigneusement choisies qui présentent déjà une carence en fer. Déjà 24 heures après l’ajout de fer, on pouvait remarquer une prolifération de phytoplancton. La proposition du scientifique est décrite dans un nouvel article de la revue Interesting Engineering.

Maxime Le Moine
Maxime Le Moine
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